Regest |
Der französische Außenminister Montmorency gibt eine mündliche Erklärung betreffend die Position der französischen Regierung hinsichtlich der Revolution in Spanien ab und formuliert drei Fragen, um sich der politischen Unterstützung der alliierten Mächte zu vergewissern. |
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Bezeichnung | Erklärung des französischen Außenministers Montmorency |
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Dokumentenart | Lithographie |
Ort/Datum | Verona, 20. 10. 1822 |
Signatur | Wien, ÖStA, HHStA, Staatskanzlei, Kongressakten, Kart. 23, Fasz. 43 (alt), 112–117 |
Stückbeschreibung |
Lithographie Dokument liegt zweifach auf fol. 112–114 und fol. 115–117 ein. Die Transkription folgt der Variante fol. 112–114. Anonyme Hand Weitere anonyme Hand Friedrich Gentz Nikolaus Wacken Anonyme Hand mit Bleistift Anonyme Hand mit Rotstift Metternich |
Vgl. gedruckte Quelle | Chateaubriand, Congrès de Vérone, S. 72–76 |
Vgl. gedruckte Quelle | Clarke, Papers presented to parliament 1823, S. 24 (Auszug). |
Précis des communications verbales faites par Mr
Monsieur le
Vicomte
de Montmorency
dans la réunion confidentielle de Mrs.Messieurs les Ministres d’Autriche, de Grande-Bretagne, de Prusse et de Russie à
Vérone le 20
Octobre 1822
L’état d’irritation où se trouve le Gouvernement qui régit actuellement l’Espagne,1 les provocations nombreuses qu’il adresse à la France, ne donnent que trop lieu de craindre que l’état de paix ne puisse se conserver aussi longtemps qu’Elle le voudrait. Le Gouvernement du Roi a déjà fait des sacrifices à ce désir sincère d’éviter une rupture qui lui imposerait la douloureuse obligation de rallumer le flambeau de la guerre et de troubler la tranquillité si chèrement achetée par tous les Etats de l’Europe. Il continuera de mettre tous ses soins à se préserver d’un tel malheur ; et il sait qu’il a sur ce point de nobles exemples à suivre. Mais s’il a pu faire taire jusqu’ici le sentiment de Sa dignité, s’il a supporté avec patience des attaques plutôt faites peut-être pour lui inspirer un sentiment de douleur et de compassion que pour l’irriter, il ne peut cependant se faire illusion sur le danger[Bl. 112v] qui est inévitablement attaché à un tel état de choses. Un foyer révolutionnaire, établi si près de lui, peut lancer sur son propre sol et sur toute l’Europe de fatales étincelles et menacer le monde d’un embrasement nouveau.
D’ailleurs, le Gouvernement espagnol peut se déterminer brusquement à une agression formelle, dans laquelle il croira trouver des moyens de prolonger Son existence en la présentant à l’opinion comme un glorieux effort de la liberté contre la tyrannie. La France doit donc prévoir comme possible, peut-être comme probable, une guerre avec l’Espagne. D’après la nature des choses et dans les sentimens de modération dont Elle veut faire la règle de Sa conduite, Elle ne peut la considérer que comme une guerre défensive. Elle ne saurait en assigner l’époque, mais Elle est décidée à la soutenir. Pleine de confiance dans la justice de la cause qu’Elle aura à défendre, s’honorant d’avoir à préserver l’Europe du fléau révolutionnaire, Elle s’appuyera sans hésitation sur la force de Ses armes et sur la fidélité de Ses troupes qui, souvent et vainement tentées, ont montré devant la séduction un courage plus difficile peut-être que celui des combats.
Mais d’ici au moment où la guerre serait devenue inévitable, la France, par une chance qui[Bl. 113r] est commune aux autres Cours, peut être dans le cas d’adopter une mesure intermédiaire entre l’état de paix et les hostilités, et de rompre toute relation diplomatique avec la Cour de Madrid . En effet, telle circonstance peut se présenter, telles démarches peuvent être faites par le Gouvernement ou par les Cortes qui mettroient le Ministre de France dans la nécessité de demander ses passeports, et qui, malgré tout le désir d’éviter une rupture, forceroient le Roi à le rappeler formellement. Dans ce cas, qu’il faut prévoir, mais que la France mettra tous ses soins à éloigner, les hautes Cours ne jugeront-elles pas que ce seroit donner une preuve utile de l’uniformité des principes et des vues de l’Alliance, que de prendre une mesure semblable et de rappeler, chacune de son côté, leurs Légations à Madrid ? On peut croire (et cette pensée a fixé dès 1820 l’attention de l’une des Puissances) que si la Nation espagnole voyait cesser au même instant les rapports qui l’unissent encore aux principaux Gouvernemens de l’Europe, si elle se trouvait comme isolée par le rappel de la plus grande partie du corps diplomatique et l’interruption des communications dont il est l’organe habituel, Elle seroit amenée à réfléchir plus mûrement sur Sa position et à profiter des élémens monarchiques qu’Elle renferme dans son sein, et qui prennent depuis trois mois un développement remarquable, pour éteindre[Bl. 113v] le feu révolutionnaire qui éloigneroit d’Elle les peuples et les Gouvernemens.
Cette mesure, qui auroit d’autant plus d’effet qu’elle seroit consacrée par un parfait accord des hautes Puissances, pourroit (on le sent) avoir des conséquences graves. Elle irriteroit probablement les hommes qui gouvernent en ce moment l’Espagne, et pourroit les porter à faire immédiatement une déclaration de guerre à la France ; mais ils en encourroient seuls la responsabilité, et la France se trouverait dans la ligne où Elle veut se maintenir jusqu’au dernier moment. Elle serait prête à se défendre, et n’auroit point à attaquer.
En prévoyant le cas d’une guerre avec l’Espagne, et en subordonnant aux intérêts communs de la grande alliance toutes les considérations qui se rattachent à cette grave question, la France (on le répète) a dû croire qu’Elle pouvait compter sur l’appui moral de Ses alliés, et que même Elle pouvait, si les circonstances Lui en faisaient la loi, réclamer d’eux un secours matériel. Elle s’est surtout pénétrée de l’idée que, dans la circonstance présente, le concours des hautes Puissances est nécessaire, comme devant consacrer cette unanimité de vues qui est le caractère fondamental de l’Alliance, et qu’il est du plus grand intérêt de maintenir et de signaler pour garantir le repos de l’Europe.
[Bl. 114r]C’est sur la forme de ce concours moral et sur les mesures propres à lui assurer le secours matériel qui peut être réclamé par la suite, que la France croit, en définitive, nécessaire de fixer l’attention de Ses augustes alliés.
Résumant donc les idées qui viennent d’être exposées, et qu’ils ont désiré connoître, Elle soumet à leur haute prudence les trois questions suivantes :
1o Dans le cas où la France se verroit forcée de rappeller de Madrid le Ministre qu’Elle y a accrédité et de rompre toute relation diplomatique avec l’Espagne, les hautes Cours seroient-Elles disposées à prendre une mesure semblable, et à rappeller leurs propres Légations ?
2o Si la guerre doit éclater entre la France et l’Espagne, sous quelle forme et par quels actes les hautes Puissances prêteront-Elles à la France l’appui moral qui doit donner à Son action toute la force de l’Alliance, et inspirer un salutaire effroi aux révolutionnaires de tous les Pays ?
3o Quelle est enfin l’intention des hautes Puissances, quant au fond et à la forme du secours matériel qu’Elles seroient disposées à donner à la France dans le cas où, sur Sa demande, leur intervention active deviendrait nécessaire, en admettant une restriction que la France déclare, et qu’Elles reconnoîtront Elles-mêmes[Bl. 114v] être absolument exigée par la disposition générale des esprits ?
Noten
Zitierempfehlung | Kongress von Verona I. Affaires d’Espagne Erklärung des französischen Außenministers Montmorency. In: Mächtekongresse 1818-1822, hrsg. von Karin Schneider unter Mitarbeit von Stephan Kurz, Wien: Österreichische Akademie der Wissenschaften, Institut für Neuzeit- und Zeitgeschichtsforschung 2018. URL: https://maechtekongresse.acdh.oeaw.ac.at/Verona_I_2.html. |
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