Protokoll der 9. Sitzung des Kongresses von Laibach

Regest

Der Gesandte des Heiligen Stuhls verliest eine Erklärung als Entgegnung auf die Betrachtungen des russischen und des britischen Vertreters in der letzten Sitzung. Anschließend Verlesung der Instruktionen an die diplomatischen Vertreter Österreichs, Russlands, Preußens und Frankreichs in Neapel sowie der beigelegten Depeschen. Die Vertreter der Mächte werden darüber informiert, dass der König beider Sizilien noch einen zweiten Brief an seinen Sohn, den duca di Calabria, richten wird.

Anwesende AGLIÉ · BERNSTORFF · BLACAS · CARAMAN · CORSINI · LA FERRONNAYS · GORDON · KAPODISTRIAS · METTERNICH · MOLZA · NESSELRODE · POZZO DI BORGO · RUFFO · SAN MARZANO · SPINA · STEWART · VINCENT
Bezeichnung Journal des Conférences
Dokumentenart Originaljournal
Ort/Datum Laibach, 28. 01. 1821
Signatur Wien, ÖStA, HHStA, Staatskanzlei, Kongressakten, Kart. 22, Fasz. 40 (alt), 45, 80a
Stückbeschreibung

Journal

Anonyme Hand Weitere anonyme Hand Friedrich Gentz Nikolaus Wacken Anonyme Hand mit Bleistift Anonyme Hand mit Rotstift
Vgl. gedruckte Quelle Alberti, Atti, S. 416-417.
Bezeichnung Anlage 1: Instruktionen für die österreichischen, preußischen und russischen diplomatischen Vertreter in Neapel
Dokumentenart Abschrift
Ort/Datum Laibach, 31. 01. 1821
Signatur Wien, ÖStA, HHStA, Staatskanzlei, Kongressakten, Kart. 22, Fasz. 40 (alt), 46–52
Stückbeschreibung

Abschrift

Vgl. gedruckte Quelle Bianchi, Storia documentata, Bd. II, S. 322–329 (leicht abgewandelte Fassung);
Vgl. gedruckte Quelle BFSP Bd. 8 (1820/21), S. 1165–1170 (abgewandelte Fassung);
Vgl. gedruckte Quelle Diplomatisches Archiv/Archive diplomatique, Bd. 1, S. 361–379;
Vgl. gedruckte Quelle Martens, Nouveau Recueil, Bd. 5, S. 599–607 (Abgewandelte Fassung);
Vgl. gedruckte Quelle Alberti, Atti, S. 417-420.
Bezeichnung Anlage 2: Schreiben an den französischen diplomatischen Vertreter in Neapel
Dokumentenart Abschrift
Ort/Datum Laibach, 31. 01. 1821
Signatur Wien, ÖStA, HHStA, Staatskanzlei, Kongressakten, Kart. 22, Fasz. 40 (alt), 54–55
Stückbeschreibung

Abschrift

Vgl. gedruckte Quelle Alberti, Atti, S. 420-421.
Bezeichnung Anlage 3: Schreiben an den russischen Botschafter in Neapel, Gustav Ernst Graf Stackelberg
Dokumentenart Abschrift
Ort/Datum Laibach, 31. 01. 1821
Signatur Wien, ÖStA, HHStA, Staatskanzlei, Kongressakten, Kart. 22, Fasz. 40 (alt), 56–61
Stückbeschreibung

Abschrift

Vgl. gedruckte Quelle Alberti, Atti, S. 421-423.
Bezeichnung Anlage 4: Schreiben an den russischen Botschafter in Neapel, Gustav Ernst Graf Stackelberg
Dokumentenart Abschrift
Ort/Datum Troppau, 22. 11. 1820
Signatur Wien, ÖStA, HHStA, Staatskanzlei, Kongressakten, Kart. 22, Fasz. 40 (alt), 62–67
Stückbeschreibung

Abschrift

Vgl. gedruckte Quelle Alberti, Atti, S. 423-426.
Bezeichnung Anlage 5: Schreiben an die diplomatischen Vertreter Russlands, Österreichs und Preußens in Neapel
Dokumentenart Abschrift
Ort/Datum Laibach, 31. 01. 1821
Signatur Wien, ÖStA, HHStA, Staatskanzlei, Kongressakten, Kart. 22, Fasz. 40 (alt), 68–70
Stückbeschreibung

Abschrift

Vgl. gedruckte Quelle Bianchi, Storia documentata, Bd. II, S. 329–330 (leicht abgewandelte Fassung);
Vgl. gedruckte Quelle BFSP Bd. 8 (1820/21), S. 1171–1172;
Vgl. gedruckte Quelle Diplomatisches Archiv/Archive diplomatique, Bd. I, S. 379–383;
Vgl. gedruckte Quelle Martens, Nouveau Recueil, Bd. 5, S. 607–608 (abgewandelte Fassung);
Vgl. gedruckte Quelle Alberti, Atti, S. 426-427.
Bezeichnung Anlage 6: Schreiben des Königs beider Sizilien an seinen Sohn
Dokumentenart Abschrift
Ort/Datum o.O., o.D.
Signatur Wien, ÖStA, HHStA, Staatskanzlei, Kongressakten, Kart. 22, Fasz. 40 (alt), 72, 77
Stückbeschreibung

Abschrift

Text liegt auf fol. 72 in italienischer und auf fol. 77 in französischer Sprache ein. Die Edition folgt der italienischen Fassung.

Vgl. gedruckte Quelle Alberti, Atti, S. 429-430 (französische Übersetzung).
Bezeichnung Anlage 7: Schreiben an den österreichischen Diplomaten Menz in Neapel
Dokumentenart Abschrift
Ort/Datum Laibach, 31. 01. 1821
Signatur Wien, ÖStA, HHStA, Staatskanzlei, Kongressakten, Kart. 22, Fasz. 40 (alt), 73–75
Stückbeschreibung

Abschrift von Wacken

Vgl. gedruckte Quelle Alberti, Atti, S. 427-429.
Bezeichnung Anlage 8: Schreiben an den österreichischen Diplomaten Menz in Neapel
Dokumentenart Abschrift
Ort/Datum Laibach, 31. 01. 1821
Signatur Wien, ÖStA, HHStA, Staatskanzlei, Kongressakten, Kart. 22, Fasz. 40 (alt), 79
Stückbeschreibung

Abschrift

Vgl. gedruckte Quelle Alberti, Atti, S. 429.
[Bl. 45r]

Journal des Conférences
Nr. IX.

Laybach le 28 Janvier 1821

Après la lecture du Journal de la conférence du 26 de ce mois, Msgr. le Cardinal Spina a témoigné le désir que relativement aux observations faites par Mr. le Comte de Capodistrias et par Lord Stewart sur la première déclaration de Son Eminence il fût inséré au Journal :

Que Sa Sainteté a cru pouvoir, sans blesser Sa neutralité, faire intervenir Son Représentant au Congrès de Laybach, en le chargeant de donner Son avis sur les principes à adopter pour établir dans le Royaume des Deux-Siciles un gouvernement qui garantisse la tranquillité de l’Italie ; mais comme il s’agissoit maintenant de mesures qui pourroient amener des hostilités, l’Envoyé de Sa Sainteté n’étoit point autorisé à y prendre part, ni à donner aucun avis sur la question. Quant aux observations de Mr. l’Ambassadeur de S. M. Britannique, Son Eminence croyoit devoir faire remarquer la différence qui existoit entre la position de Sa Sainteté et celle du Roi de la Grande-Bretagne .

[Bl. 45v]

On a ensuite donne lecture de l'instruction ci-jointe sub Litt. A., adressée aux Ministres de Russie et de Prusse et au Chargé d’affaires d’Autriche à Naples  ; instruction destinée d’après le vœu énoncé par Sa Majesté Sicilienne à accompagner la lettre qu’Elle adresse à Msgr. le Duc de Calabre .

On a également lu l’instruction adressée à cet effet par Mrs. les Plénipotentiaires de France au Chargé d’affaires de leur Cour à Naples, telle qu’elle se trouve ci-jointe sub Litt. B.

La conférence a été informée qu’indépendamment de la lettre du Roi des Deux-Siciles, annexée au Journal Nr. VI, Sa Majesté écrivoit au Prince Son fils une seconde lettre confidentielle pour lui faire connoître que par les garanties, dont il est question dans la première, pour assurer la tranquillité des Etats voisins, les puissances entendent qu’un Corps d’Armée, dépendant des ordres du Roi, soit placé dans le Royaume pour un tems qui sera déterminé et réglé par un arrangement particulier.

Les dépêches additionnelles, adressées à la suite de l’instruction principale à Mr. le Comte de Stackelberg [Bl. 80ar] et à Mr. de Mentz par leurs Cabinets respectifs, ont été lues et consignées sub Litt. C., D., E.

Mrs. les Plénipotentiaires des Souverains Alliés reconnoissant que la situation de la famille Royale et les dangers qu’Elle pourroit courir dans les évènemens qui se préparent à Naples réclamoient très particulièrement leur attention et leur sollicitude, Mr le Prince de Metternich a fait part d’une dépêche séparée, rédigée à cet effet, et dont copie est jointe sub Litt. F.

Lu et Certifié

À la conférence du 2 Février

Gentz

Hand: Anonyme Hand

[Bl. 46r] A

Instruction pour les Ministres et Chargés d’affaires d’Autriche, de Prusse et de Russie à Naples

Laibach
31 Janvier 1821

Pour vous mettre en état de bien saisir l’objet de la commission importante que Sa Majesté vous confie par les présentes et que vous remplirez de concert avec les Ministres & &, nous allons vous instruire des explications réciproques qui, depuis l’arrivée du Roi de Naples à Laibach, ont eu lieu entre ce Monarque et les Souverains alliés, ainsi que des résultats auxquels ont conduit les délibérations de Leurs Plénipotentiaires au Congrès.

S. M. le Roi de Naples, hautement intéressé à connaître dans toute leur étendue les intentions des souverains alliés relativement aux affaires de son Royaume, a fait adresser pour cet effet à la Conférence des Plénipotentiaires un message, portant :

« Qu’ayant accepté avec empressement l’invitation de ses augustes alliés dans l’espoir[Bl. 46v] de concilier le bien-être, dont le Roi désirait faire jouir ses peuples, avec les devoirs que les Monarques alliés pourraient être appelés à remplir envers leurs Etats et envers le monde, et dans celui de faire disparaître, sous les auspices de la paix et de la concorde, les obstacles qui depuis six mois ont isolé ses Etats de l’alliance Européenne ;

N’ayant pu se dissimuler l’impression fâcheuse que les derniers événemens survenus dans son Royaume avaient produite en Europe, et devant avec raison en redouter les conséquences ;

Ayant appris toutefois avec la plus vive satisfaction que les souverains alliés, fidèles aux principes de justice, de sagesse et de modération qui les ont constamment guidés, n’ont voulu prendre aucune mesure définitive par rapport aux affaires de Naples avant d’avoir épuisé[Bl. 47r] les chances d’une conciliation qu’Ils préfèreroient à tout autre moyen d’accomplir le but qui les réunit aujourd’hui ; et le Roi pouvant d’autant plus se flatter de faire valoir un titre aussi cher à son cœur que celui de conciliateur en faveur de ses sujets ;

Sa Majesté était prête à se concerter avec ses alliés sur les moyens d’épargner à son pays les malheurs dont Elle le croyait menacé ; mais que, pour remplir avec quelque espérance de succès la tâche importante qu’Elle s’était imposée, Elle demandait avant tout à Ses augustes alliés de Lui manifester sans réserve leur pensée toute entière, convaincue, comme Elle l’était, qu’Ils ne manqueraient pas de donner au monde dans cette occasion une nouvelle preuve des sentimens élevés, des vues justes et éclairées qui forment[Bl. 47v] la base de leur politique. »

À cette première ouverture il a été répondu de la part des Plénipotentiaires des Souverains alliés que « bien que Sa M. Sicilienne n’eût pu ignorer l’impression fâcheuse, produite par les événemens arrivés à Naples depuis le 2 Juillet,1 et les inquiétudes auxquelles ils avaient donné lieu, il appartenait cependant plus particulièrement aux Plénipotentiaires des Souverains alliés de faire connaître l’étendue de ces inquiétudes et la gravité des causes qui les avaient fait naître. »

Pour mettre cette observation dans tout son jour et donner pleine connaissance à Sa Majesté des considérations importantes qui ont motivé les déterminations adoptées par les Souverains, on est entré dans les développemens[Bl. 48r] suivans :

(N. B. Insérer le passage du Journal No 4 , commençant par les mots : La révolution de Naples – et finissant par les mots : leur tranquillité future).

À cet exposé franc et sincère des vues et des dispositions des Souverains alliés, on a ajouté la déclaration  « que si, pour combler les malheurs du Royaume des Deux-Siciles, cette dernière tentative restait infructueuse ; si la voix de S. M le Roi n’était pas écoutée, et qu’il n’y eût plus d’espoir de vaincre par les conseils de la sagesse et de la bienveillance les égaremens d’un aveugle fanatisme ou les suggestions perfides de quelques hommes criminels, il ne resterait alors aux Souverains alliés que d’employer la force des armes pour donner effet à leur détermination invariable de faire[Bl. 48v] cesser l’état des choses que les événemens du mois de Juillet dernier ont amené dans le Royaume des deux-Siciles » .

S. M. Sicilienne a été invitée en même tems à faire connaître aux Plénipotentiaires des Souverains alliés les mesures qu’Elle jugerait convenable de prendre pour prévenir les nouveaux désastres qui menacent son Royaume, et pour seconder le vœu bien sincère des Souverains d’y voir rétablir l’ordre et la paix et de le ramener au sein de l’alliance européenne.

Sa Majesté, à la suite de cette déclaration, a fait adresser à la conférence des Plénipotentiaires un nouveau message, portant :

« Que connaissant enfin dans toute leur étendue les principes et les intentions des Souverains alliés relativement aux affaires de[Bl. 49r] son Royaume, ne pouvant se faire aucune illusion, ni conserver aucun doute sur la situation dans laquelle il est placé ; voyant que les Souverains regardent l’état de choses que les événemens du mois de Juillet ont amené dans le Royaume des deux-Siciles comme incompatible avec la sécurité des pays voisins et avec la tranquillité générale de l’Europe, au maintien de laquelle Ils se sentent également liés par leurs devoirs envers leurs sujets et par des engagemens solennels ; ayant appris leur détermination invariable de faire cesser cet état de choses, soit par les voies de la persuasion, soit par la force des armes, si cette dernière ressource devenait malheureusement nécessaire ; instruit, en outre, par les délibérations qui ont eu lieu à Troppau que[Bl. 49v] les Souverains ont adopté cette détermination à la suite d’un mûr examen de toutes les questions d’un intérêt général qui s’y rapportaient, et que par conséquent Ils ne s’engageraient pas dans des discussions qui tendraient à leur faire adopter un point de vue entièrement différent ; réunissant toutes ces considérations, Sa M devait nécessairement reconnaître l’inutilité, ou plutôt l’impossibilité absolue d’une négociation fondée sur des bases irrévocablement rejetées par les Souverains alliés  ; et qu’Elle chercherait en vain de se dissimuler que le seul et dernier service que, dans ces circonstances, Elle pouvait rendre à Ses peuples, était celui de les préserver du fléau d’une guerre qui mettrait le comble aux malheurs dont ils sont accablés ;

Que placé ainsi entre le danger de les livrer à de nouvelles calamités[Bl. 50r] et la nécessité de les engager à renoncer par un désaveu prompt et complet aux changemens politiques qui s’étaient opérés dans le Royaume depuis le 2 Juillet, le Roi ne pouvait pas balancer un moment ; qu’Il était décidé à embrasser la dernière alternative, avec la conviction de pouvoir répondre à Dieu et à Sa conscience du parti qu’Il prenait dans une position aussi difficile et pénible, et avec la ferme persuasion que quelque pût être le dénouement de cette crise, Ses augustes alliés désirant eux-mêmes d’épuiser les voies de conciliation pour éviter les mesures coercitives ou pour en légitimer l’emploi, ne Lui refuseraient dans aucun cas leurs conseils et leurs secours ;

Que le Roi pouvait se flatter encore que l’immense majorité de ses sujets ne serait pas sourde à sa voix paternelle, et plutôt que de[Bl. 50v] se jeter dans un abyme de dangers Lui confierait le soin de veiller à leurs intérêts pour les réconcilier avec leurs voisins et avec l’Europe, et pour leur préparer un avenir plus heureux ;

Que guidé par de si puissans motifs, le Roi se proposait d’adresser à son fils, le Duc de Calabre, une lettre par laquelle Il lui ferait connaître sa propre position, les déterminations des Souverains alliés et les périls auxquels le Royaume serait infailliblement exposé si on persistait à soutenir ce qui dorénavant ne pourrait conduire qu’aux plus funestes extrémités ; que devant toutefois se borner dans cette Lettre au langage simple et concis que l’urgence du moment et les circonstances critiques dans lesquelles Il se trouvait Lui dicteraient envers Son fils, Sa[Bl. 51r] M espérait que ses augustes alliés voudraient bien seconder ses efforts et appuyer la démarche qu’Il allait faire en adressant à leurs agens diplomatiques à Naples une instruction précise, conçue dans le même sens, et en leur fournissant toutes les informations dont ils pourraient faire usage pour coopérer à l’heureux résultat qui mettrait un terme aux peines de Sa Majesté et aux souffrances de ses fidèles sujets. »

À la suite de ce message, le Roi a fait communication de la lettre qu’Il adresse à S. A. R. Mgr le Duc de Calabre, et dont vous trouverez ci-joint la copie .2

S. M. a annoncé en même tems qu’Elle jugeait utile sous plusieurs rapports d’appeler le Duc de Gallo auprès de Sa personne, pour que la Conférence des Plénipotentiaires lui fasse connaître directement[Bl. 51v] les déterminations des Souverains alliés qui ont motivé la démarche du Roi, et pour qu’il puisse en rendre compte à Mgr le Duc de Calabre . Les Plénipotentiaires, ne voyant de leur côté aucun inconvénient dans cette mesure, y ont consenti sans difficulté.

Tels ont été les résultats des communications qui ont eu lieu jusqu’ici relativement aux affaires de Naples. Pour seconder, autant qu’il est en nous, la démarche du Roi envers le Prince son fils, nous vous ordonnons :

1) De faire connaitre et de certifier à S. A. Rle Mgr le Duc de Calabre que les déterminations des souverains alliés sont en tout conformes à la lettre que vient de lui adresser le Roi Son père ;

2) De déclarer que c’est[Bl. 52r] maintenant à S. A. R. à juger et apprécier, et à faire juger et apprécier par ceux qu’Elle admettra à ses conseils, d’une part les avantages qu’un désaveu spontané des événemens du 2 Juillet, et des résultats qu’ils ont eus, offrirait au Royaume des deux-Siciles ; de l’autre part les calamités inévitables auxquelles ce Royaume serait livré par le refus d’obtempérer à la voix paternelle de son Roi  ;

3) De représenter à S. A. R. combien il est urgent d’aviser aux moyens les plus promptes et les plus convenables pour faire cesser la situation affligeante dans laquelle se trouve ce Royaume tant par les convulsions qui agitent son intérieur que par les dangers qui le menacent au dehors.

Vous ferez communication de la présente Dépêche à Mgr [Bl. 52v] le Duc de Calabre, en assurant S. A. R. que les Souverains alliés joignent bien sincèrement leurs vœux à ceux de son auguste père, pour que la démarche de S. M. produise le plus heureux effet, prévienne tout mesure de rigueur que les Souverains n’adopteraient qu’avec un profond regret, et rétablisse le plus promptement possible l’ordre et la paix dans le Royaume des deux-Siciles.

Hand: Anonyme Hand

[Bl. 54r] B

Dépêche de MM les Plénipotentiaires français à M de Fontenay, Chargé d’affaires de France à Naples

Laybach le 31 Janvier 1821

Nous vous envoyons, Monsieur, la copie de la lettre 3 que Sa Majesté Sicilienne adresse à S. A. R. le Duc de Calabre, pour Lui faire part du résultat de Ses démarches près des Souverains alliés, et Lui faire connaître Leurs résolutions.

S. M. Sicilienne ayant désiré que le contenu de sa Lettre fût appuyé et confirmé par les Ministres ou Chargés d’affaires que les Souverains ont encore à Naples, il a été rédigé des instructions communes pour les Ministres d’Autriche, de Russie et de Prusse .

Nous joignons ici la copie de ces instructions auxquelles nous avons pris sur nous d’adhérer, et nous vous invitons, Monsieur, à vous concerter avec les Ministres de ces trois Cours pour arriver au but que l’on se propose d’atteindre.

Les ordres que nous avons reçus du Roi, notre Maître, sont d’employer tous les moyens de la persuasion[Bl. 54v] pour épargner à la nation napolitaine les maux d’une guerre qui serait inévitable si les factieux parvenaient à l’entraîner à une coupable et inutile résistance.

C’est dans l’espérance de pouvoir écarter les dangers qui menacent cette nation que nous avons adhéré aux mesures qui ont été adoptées dans les dernières conférences de Laybach  ; nous connaissons d’ailleurs les intentions paternelles du Roi de Naples, nous savons que le premier de ses vœux est de détourner de ses peuples les malheurs inséparables de la guerre, et que S. M. Sicilienne n’attend que le moment où Elle pourra s’entourer des plus sages et des plus habiles parmi ses fidèles sujets pour s’éclairer de leurs lumières et donner à la nation un régime intérieur qui assure sa prospérité future et inspire une juste sécurité aux[Bl. 55r] Etats voisins.

Nous connaissons également les sentimens de modération qui animent les Souverains, et nous croyons remplir les intentions du Roi en nous unissant aux démarches de ses augustes alliés lorsqu’elles ont pour objet d’épuiser les voies de la conciliation en faveur du Roi et du Royaume de Naples ; c’est dans le même esprit et pour que vos démarches soient dirigées vers le même but que nous vous engageons, Monsieur, à vous unir à ceux de vos collègues, à qui ces instructions seront envoyées .

Hand: Anonyme Hand

[Bl. 56r] C

Dépêche à Mr le Comte de Stackelberg,
qui sera expédiée avec les instructions communes que doivent recevoir les Ministres et Agens des Cours Alliées résidans à Naples

Laybach le 31 Janvier 1821.

Monsieur le Comte,

L’Empereur a été satisfait d’apprendre que V. Ex. se soit décidée à rester à Naples jusqu’à l’arrivée de Mr le Conseiller d’Etat actuel d’Oubril . Ce dernier n’ayant pu se rendre jusqu’à présent à sa destination, nous espérons que cette dépêche Vous trouvera encore à Votre poste, et que ce sera au zèle et aux talens de V. Ex. que l’Empereur devra l’heureuse et fidèle exécution des ordres que renferme l’instruction ci-jointe, arrêtée par le Congrès de Laybach, et que reçoivent tous les Ministres et agens des Cours Alliées résidans à Naples .

Cette instruction contient l’exposé des délibérations du[Bl. 56v] Congrès sur les moyens de réconcilier Naples avec les Puissances amies du bien et de l’ordre et garantes du système de paix et d’union qui règle aujourd’hui les rapports politiques de tous les Etats Européens.

Nous nous dispenserons de Vous signaler ici plus particulièrement le but que ces Puissances se proposent. Vous en jugerez, Mr le Comte, dès que Vous aurez pris lecture des instructions qui Vous sont adressées, et Vous Vous convaincrez sans peine que la seule intention des Cours Alliées est d’engager les Napolitains à profiter spontanément des moyens de conciliation qu’elles leur offrent et à préparer, par un acte de sagesse et de confiance, le salut et le bonheur de leur patrie.

V. Ex. voudra bien observer[Bl. 57r] dans l’exécution des instructions mentionnées ci-dessus la marche suivante.

En portant leur contenu à la connoissance de Mgr. le Prince héréditaire, Vous êtes invité, Mr le Comte, à mettre sous les yeux de S. A. R. l’original du rescrit que Vous avez reçu de Sa Majesté Impériale sous la date du 10/22 Novembre , ainsi que les explications supplémentaires que l’Empereur nous ordonne d’y joindre dans la présente dépêche.

Il appartiendra à Mgr. le Duc de Calabre de faire de ces communications l’usage que S. A. R. jugera le plus propre à assurer le succès de la haute mission que lui confie Son Auguste Père, d’après le vœu unanimement exprimé par le Congrès de Laybach .

Les malheureux événemens[Bl. 57v] du 2 et du 6 Juillet 4 ont isolé le Royaume de Naples des autres Etats de l’Europe et rendu sa situation hostile envers tous ceux qui professent un invariable respect pour les principes sur lesquels reposent le bonheur, la force et la durée de toute société politique et civile.

Placé dans cette position déplorable, il a néanmoins été l’objet d’une généreuse sollicitude, inspirée par le désir sincère de rendre le bien pour le mal. Les Puissances Alliées ont cherché dans la personne de Son Roi un Médiateur dont l’intervention pût amener, sous les auspices de la paix, un heureux accord entre les intérêts du Royaume des Deux-Siciles, la tranquillité intérieure des autres Etats de[Bl. 58r] la Péninsule Italienne et la sécurité extérieure, assurée à tous les Etats Européens par le pacte d’Alliance et d’amitié qui les unit.

Une partie des espérances, conçues à cet égard par les Puissances Alliées, s’est réalisée. Elles se sont félicitées de voir que le Roi ait accepté le rôle de Conciliateur. Elles se flattent même d’apprendre que Sa voix sera écoutée par Ses peuples, et qu’un mode de Gouvernement qui ne pourroit leur léguer que l’anarchie ou la guerre sera aboli comme il mérite de l’être. Sages autant que fidèles, les napolitains renonceroient alors à un régime subversif des institutions mêmes dont on le représente comme le soutien, et attendroient de l’amour[Bl. 58v] et de la prudence éclairée de leur Roi le bienfait d’un ordre de choses stable qui satisfasse aux besoins réels de la nation, réponde à ses intérêts légitimes et présente à tous les gouvernemens de l’Italie les gages de paix et de repos qu’ils sont en droit de réclamer.

Elle est belle et glorieuse, la tâche réservée dans cette importante circonstance à la sagesse de l’héritier présomptif de la Couronne des Deux-Siciles . Que de nouveaux titres n’aura-t-il point acquis à la confiance de son père, à la reconnoissance et à la vénération de ses sujets futurs s’il parvient à obtenir un aussi grand et salutaire résultat.

Aujourd’hui, le Royaume[Bl. 59r] des Deux-Siciles se voit séparé du reste de l’Europe par la révolution qu’il a eu le malheur de subir. Ses rapports avec les autres Etats sont rompus, et il a cessé de faire partie de leur Alliance.

Dans la supposition dont nos vœux appellent l’accomplissement, il reprendroit sa place au sein de cette alliance tutélaire ; il jouiroit encore une fois de la sécurité qu’elle assure et de tous les biens que donnent la paix et des relations politiques, exemptes de soupçons et d’incertitude.

Si le 2 Juillet n’est pas désavoué, le Royaume reste en proie aux erreurs qu’enfante le délire des passions ; il est menacé des désastres qu’elles trainent à leur suite, et l’Europe[Bl. 59v] s’apprête à lui porter la guerre.

Si les Conseils de la raison sont adoptés, ce même Etat, délivré d’une influence funeste, obéissant à l’autorité paternelle du Souverain et non au pouvoir antisocial des sectes, se présente en ami à toutes les Puissances et l’Europe se hâte de poser les armes.

Enfin, au moment où nous parlons, un Gouvernement dont l’existence consacre la révolte et qui, loin de pouvoir rien édifier, rien affermir, recèle en lui-même tous les germes de destruction ; un Gouvernement, émanation impure du crime, précipite Naples vers sa perte.

Dès qu’au contraire ce Gouvernement aura cessé[Bl. 60r] d’être, un ordre de choses bienfesant et placé sous la garantie du Monarque qui en seroit le Créateur, viendra rendre à la nation le calme, l’exercice paisible de tous les droits légitimes et la perspective de tous les genres de prospérité.

Des vérités aussi claires et aussi consolantes seront appréciées ; nous aimons à le croire, mais pour en mieux démontrer les avantages, nous nous empresserons d’indiquer ici l’inévitable conséquence du fanatisme qui les feroit méconnoître.

Les dépositaires actuels de l’autorité publique à Naples pourront juger ensuite de la responsabilité qui pèseroit sur leurs têtes s’ils persistoient à ne point[Bl. 60v] céder aux intérêts véritables de leur patrie.

Une armée forte de l’assentiment et du nom des Puissances, décidées à ne point laisser subsister plus longtemps le scandale et les dangers d’une œuvre de désordre, opéreroit à Naples ce que la raison n’auroit pas réussi à produire. Elle y rétabliroit le pouvoir du Roi  ; et sans porter atteinte ni à l’intégrité territoriale, ni à l’indépendance de ses Etats, elle prêteroit son appui à S. M. pour déjouer à jamais les complots de tous les artisans de troubles et de malheurs.

Si l’armée qui va accomplir cette entreprise d’intérêt commun et général n’étoit pas suffisante, V. Ex. annoncera que notre Auguste[Bl. 61r] Maître a fait déclarer à Ses Alliés qu’Il leur offriroit le secours de Ses propres forces, et qu’elles se mettroient aussitôt en mouvement.

Telles sont, Mr le Comte, les instructions complémentaires que Sa Majesté Impériale nous charge de Vous transmettre et dont Elle Vous autorise à donner lecture à Mgr. le Duc de Calabre .

Nous ne parlerons plus du service éminent que S. A. R. rendroit au Royaume des Deux-Siciles et à l’Europe, en portant les Napolitains aux déterminations qui leur épargneroient les calamités d’une guerre, et nous nous contenterons de Vous prévenir d’ordre de l’Empereur que par le succès de Vos démarches[Bl. 61v] Vous aurez bien mérité de Votre pays et acquis un droit réel à la gratitude de Sa Majesté Impériale .

Recevez etc. etc.

Hand: Anonyme Hand

[Bl. 62r] Sous-Annèxe de la Lettre C.

Copie du Rescrit au Comte de Stackelberg

Donné à Troppau, le 10/22 Novembre 1820.

Monsieur le Conseiller privé actuel, Comte de Stackelberg

La commission spéciale dont je vais Vous charger aujourd’hui et que Vous remplirez de concert avec les autres ministres des Souverains alliés auprès de S. M. le Roi des deux-Siciles embrasse les plus graves intérêts, et ses résultats auront peut-être une influence décisive sur l’avenir de l’association Européenne.

Vous connoissez l’impression, produite par les événemens funestes qui ont, coup sur coup, renversé dans trois pays l’autorité du pouvoir légitime.

Vous n’ignorez pas non plus que des Traités solennels lient tous les Etats Chrétiens de l’Europe à un pacte de solidarité dont le but est d’assurer à chacun d’eux son intégrité territoriale, son indépendance politique et sa tranquillité intérieure. Ce[Bl. 62v] bienfait, acheté au prix des plus sanglans sacrifices, doit être conservé, et il le sera. L’Europe en avait trouvé le gage dans les grandes transactions des années 1814, <18>15, et <18>18 . Elle le trouvera maintenant dans une détermination irrévocable que les Puissances alliées viennent de prendre et de signer. Cet engagement solennel est celui de déployer tous les moyens qui sont en leur pouvoir pour prévenir la contagion du fléau dont l’ordre social est encore une fois frappé, et pour y porter remède là où il exerce déjà ses ravages et où les Puissances alliées peuvent l’atteindre.

Ces moyens sont d’abord les voies de la persuasion et de la conciliation, ensuite celles de la force si la force devenait nécessaire.

Vous êtes appelé à exécuter les premières de ces mesures de salut commun. Pour remplir[Bl. 63r] cette mission importante, Vous remettrez à S. M. Sicilienne la lettre ci-jointe 5 qui l’invite à se rendre dans la ville de Laybach, où seront réunis les Cabinets alliés ; et Vous ne négligerez aucun soin pour que S. M. accepte une proposition dictée par l’amitié la plus franche et la plus sincère. Si le Roi défère aux vœux de Ses alliés, s’il se rend à Laybach, environné des personnes qu’il jugera devoir honorer de Sa confiance, les voies de la conciliation obtiendront, j’aime à le croire, un succès mémorable, et la force de la raison triomphera des passions aveugles qu’enfante l’oubli de tous les principes de morale et de vertu. L’alliance Européenne aura alors ramené dans son sein le Royaume de Naples par l’ascendant des vues généreuses et pures que respirent tous les actes sur lesquels elle se fonde. Rendus[Bl. 63v] à leur indépendance, les peuples des Deux-Siciles verront leur tranquillité placée sous la sauve garde d’un ordre de choses bienfesant dont ils seront redevables à leur monarque légitime, et le développement paisible de la civilisation, le règne de la justice et des loix succèderont pour eux aux secousses révolutionnaires et aux malheurs qu’elles perpétuent.

Mais plus on considère les événemens du 2 Juillet 6 et les conséquences qu’ils ont entrainées, et plus on reconnait que le Souverain lui-même peut seul interposer sa médiation entre un pays qui s’est constitué en état d’hostilité contre l’Europe par les malheurs dont il la menace, et cette Europe armée pour conjurer les dangers auxquels l’exposent les suites d’un aussi fatal exemple.

Heureusement consommée,[Bl. 64r] une semblable pacification donnera la juste mesure et la preuve consolante de l’action morale que peut exercer l’alliance Européenne, cette alliance de paix et de concorde, destinée à épargner les maux de la guerre au monde civilisé.

Dans la seconde alternative, si les Conseils de la bienveillance étaient méconnus, si l’obstination coupable de quelques hommes pervers entravait le départ du Roi, ce serait à la force des armes que les Puissances alliées se trouveraient obligées de recourir, car elles ne sauroient ni sacrifier leur propre sureté aux intérêts criminels des artisans de discorde qui oppriment Naples et son Roi, ni souffrir que le repos des contrées tranquilles de l’Europe, soit plus long tems en péril. Elles feront par conséquent marcher leurs troupes, mais en les fesant[Bl. 64v] marcher elles se proposeront encore le même objet. Leur résolution constante sera de chercher le médiateur dont le ministère est indispensable, et de le chercher dans la personne du Roi, redevenu libre et maître de sa volonté auguste. Ni l’intégrité, ni l’indépendance du Royaume ne cesseront d’être respectées, il essuyera toutefois les désastres d’une guerre, et l’Europe aura appris avec douleur qu’elle ne peut conserver sans la protection d’une force répressive ni l’empire des loix, ni la fédération tutélaire à l’ombre de la quelle il fleurit et Se consolide.

Ces moyens sont extrêmes, mais immanquables. Il sera affligeant pour les Puissances de les employer, elles les employeront néanmoins si le salut général le leur commande.

[Bl. 65r]

Telles seront les considérations que Vous développerez avec franchise au Roi, ainsi qu’aux personnes qui auront acquis des titres à Votre estime et dont l’opinion pourra influer favorablement sur les décisions de Sa Majesté .

Dites-leur qu’à cette démarche est attaché le sort de leur patrie ; qu’il dépend d’eux encore de la réconcilier avec elle-même et avec le monde sans troubler la paix, mais qu’il faut pour cela avant tout que le Roi accepte la proposition des monarques alliés .

Il est possible qu’on Vous observe que parmi les Puissances qui adressent au Roi une invitation commune on ne compte point encore l’Angleterre et la France.

La réponse est facile et simple : Les Rois d’Angleterre et de France ne sont pas présens[Bl. 65v] à Troppau et n’ont pu y déléguer les principaux membres de leurs Cabinets. Mais l’Autriche, la Prusse et la Russie connoissent les vues de ces deux monarques . La France coopérera aux mesures qu’exige le repos de l’Europe. Le sien lui en fait la loi, et ses engagemens lui en imposent même le devoir. Elle a reconnu comme nécessaires à l’affermissement de ses institutions les garanties concertées à cet effet en 1815 et celles qui ont succédé en 1818 à son admission dans l’alliance générale. Le but que les Puissances avoient atteint alors est celui qu’elles veulent atteindre à présent. Les lieux seuls ont changé, le système ne variera jamais. L’adhésion de la France parait donc complèttement indubitable. Vous n’hésiterez point à la représenter comme telle, et Vous déclarerez avec la même[Bl. 66r] certitude qu’en aucun cas la révolution ne rencontrera un auxiliaire dans le Gouvernement Britannique, car ce Gouvernement se trouve peut-être plus intéressé qu’aucun autre à ne point légitimer l’insurrection.

La cause que les Puissances alliées embrassent est une cause Européenne. Elles la défendront en 1820 comme elles l’ont défendue en 1815.

Toutefois, je me plais à le répéter, elles préféreraient un arrangement amical, effectué sous les auspices du Roi . Ne laissez aucun doute sur la réalité de leurs intentions bienveillantes. Mais si une méfiance impossible à justifier fait rejeter la proposition qu’elles envoyent à S. M. Sicilienne, si le Gouvernement de Naples, convaincu que ce monarque ne saurait être remplacé par personne[Bl. 66v] dans cette grave conjoncture, cherche cependant à le détourner de l’unique dessein que puisse lui suggérer son amour pour Ses peuples, témoignez hautement que la plus terrible des responsabilités pèsera sur la tête et sur l’honneur non seulement des hommes qui auront dissuadé le Roi de partir, mais encore de ceux qui n’auront pas usé de toute leur influence pour hâter son départ.

Dans cette triste hypothèse une armée formidable se mettrait en mouvement. La guerre aurait lieu, le Royaume des Deux-Siciles en supporterait le poids, mais les souverains alliés l’entreprendraient avec la conscience d’avoir tout fait pour la détourner.

La présente instruction servira de supplément à celles que Vous transmet mon Ministère[Bl. 67r] et que je Vous recommande de remplir avec la plus scrupuleuse exactitude.

Sur ce je prie Dieu qu’Il Vous ait en Sa Sainte garde.

Hand: Anonyme Hand

[Bl. 68r] D

Dépêche au Comte de Stackelberg à Naples

in simili :

à Mr. de Mentz

au Baron de Ramdohr

Laybach, le 31 Janvier 1821.

Aux instructions que nous transmettons à V. Exc. par notre dépêche principale de ce jour se trouve jointe une traduction de la lettre ostensible 7 que S. M. Sicilienne adresse à Son auguste fils . S. M. lui en écrit une seconde qui n’est que confidentielle et dont nous croyons devoir Vous communiquer également la teneur. Le Roi s’y explique sur la nature de la garantie à laquelle il s’est vu obligé de consentir parcequ’elle lui a été demandée par Ses alliés dans l’intérêt général de la Péninsule Italienne. Ce gage indispensable de la tranquillité de l’Italie seroit la présence temporaire d’une armée d’occupation qui n’entreroit dans les Etats de S. M. qu’au nom des Puissances, décidées à ne pas laisser subsister plus longtemps à Naples un régime[Bl. 68v] imposé par la révolte, et attentatoire à la sécurité de tous les Etats voisins. Cette armée se trouveroit sous les ordres du Roi  ; l’occupation ne seroit jamais qu’une mesure transitoire, et dans aucun cas elle ne pourroit porter la moindre atteinte à l’indépendance politique du Royaume des Deux-Siciles.

Le Roi a jugé convenable de prévenir son fils de la nécessité d’une occupation temporaire, mais il a abandonné à sa prudence l’usage que S. A. R croiroit devoir faire de cette information. Si Mgr. le Duc de Calabre pense qu’elle puisse hâter ou faciliter le succès de la mission que S. M. Sicilienne lui confie, il est chargé de la communiquer aux hommes qu’il honore de sa confiance, ou à ceux sur qui la nouvelle de cette mesure[Bl. 69r] produiroit une impression salutaire. Dans tout autre cas, S. A. R. est autorisée par Son auguste père à tenir secrets les renseignemens qu’Elle reçoit.

Quant à Vous, Mr. le Comte, Vous voudrez-bien avertir Mgr. le Duc de Calabre que Vous êtes instruit de la détermination prise sous ce rapport par les Puissances alliées. Si S. A. R. Vous engage à la rendre publique, Vous Vous conformerez à Ses intentions et Vous pourrez en ce cas expliquer facilement la marche immédiate de l’armée et rassurer les esprits à Naples, en faisant connoître avec franchise et le vrai but et le caractère de l’occupation. Cependant, si Mgr. le Duc de Calabre jugeoit plus prudent de garder le silence sur cette garantie, V. Exc. suivroit facilement l’exemple de S. A. R. .

[Bl. 69v]

Il nous reste à Vous prévenir que, d’après les explications qui viennent d’avoir lieu entre les Cabinets alliés, aucune contribution de guerre ne seroit imposée au Royaume des Deux-Siciles au cas qu’un désaveu spontané des événemens du 2 et du 6 Juillet 8 permît aux Puissances alliées de ne point recourir à la force des armes.

Dans l’hypothèse contraire, si la guerre éclatoit, il leur seroit impossible d’empêcher que le Royaume n’en supportât toutes les conséquences.

Ces dispositions des alliés augmentent encore la responsabilité dont se chargeroient les hommes qui feroient peser sur leur patrie les suites d’une aveugle obstination. Vous êtes autorisé à instruire Mgr. le Duc de Calabre de ce qui a été résolu à Laybach par rapport à l’absence ou à la nécessité d’une[Bl. 70r] contribution de guerre. La connoissance de ce fait sera sans doute utile à S. A. R. pour présenter dans toute leur étendue les avantages qu’offre aux Napolitains la preuve de confiance que le Roi leur demande : Il dépendra du Prince de donner aux résolutions des Puissances alliées à cet égard une entière publicité ou de les laisser ignorer, selon que S. A. R. le trouvera plus conforme aux intérêts du Roi et de Ses peuples.

Cependant comme il y a une grande différence entre publier une mesure et en convenir, si Vous étiez interrogé par des Napolitains tant sur la question d’une occupation transitoire que sur les moyens d’épargner au pays une contribution de guerre, il seroit indigne d’une politique loyale de dissimuler, sous l’un et l’autre de ces rapports, les déterminations[Bl. 70v] des Puissances, et V. Exc. n’hésiteroit point dans cette hypothèse à faire connoître la vérité.

Recevez <…>

Hand: Anonyme Hand

[Bl. 72r]

Carissimo Figlio,

Nella lettera ostensibile che oggi vi scrivo, vi prevengo che nel caso anche in cui fossero adempiti i voti dei Monarchi, miei Alleati, in favore del mantenimento della pace, essi esiggono alcune garanzie giudicate necessarie alla tranquillità degli stati vicini. Mi rimane a dirvi che i Monarchi per t <ali> garanzie intendono, che <al> oggetto di facilitare le mi <sure> indispensabili pel ristabilime <nto> dell’ordine, un Corpo d’Armata arrivando con intenzioni pacifiche ed amichevoli, unicamente destinato a mantener la tranquillità, e dipendente dai miei ordini, sia situato nel Regno per un tempo determinato, come verrà […] regolato [?] da una convenzione particolare.

Mi sono riservato[Bl. 72v] di farvi conoscere questa intenzione dei Sovrani Alleati per mezzo della presente lettera confidenziale, a fine di lasciarvi l’opportunità di farne uso, sia verso le persone che già posseggono la vostra fiducia, sia verso chiunque da voi ne sarà giudicato degno, o di manifestarla benanche apertamente qualora credeste che la pubblicità immediata di questa irrevocabile determinazione delle Potenze fosse utile all’oggetto al quale esse tendono con le loro spiegazioni precedenti, cioè quello di prevenire i mali della resistenza e delle ostilità, e di dar coraggio agli amici del bene e della patria.

Hand: Nikolaus Wacken

[Bl. 73r] E

Dépêche de M le Prince de Metternich au Sieur Menz,
Chargé d’affaires d’Autriche à Naples

Laibach le 31 Janvier 1821.

Monsieur

La dépêche précédente étant non seulement ostensible pour Mgr le Duc de Calabre, mais destinée à telle publicité que Son Altesse Royale croira devoir lui donner, j’ai réservé, pour la présente, les directions particulières qui devront servir à régler votre conduite.

Vous recevez l’ordre exprès de l’Empereur de vous tenir, sans aucune déviation, sur la ligne suivante ; la seule qui peut être conforme aux intentions de Sa Majesté Impériale et à la nature des décisions des alliés.

1o Vous êtes chargé purement et simplement d’une commission limitée à un objet explicite, et non d’une négociation.

Cette commission se borne à remettre à Mgr le Duc de Calabre la dépêche ostensible que je vous adresse, à lui faire sentir avec instance la nécessité que les paroles paternelles du Roi et les déterminations invariables des[Bl. 73v] monarques alliés soyent portées à la connaissance de la nation Napolitaine afin de l’éclairer sur les dangers qui la menacent d’une manière irrémédiable si, au lieu d’écouter la voix du Roi, elle s’abandonnait aux conseils perfides des hommes qui l’ont placée aux bords de l’abyme, et qui ne demanderont pas mieux que de l’y précipiter.

2o Vous êtes, en conséquence, chargé d’énoncer purement et simplement les ordres péremptoires que vous recevez, d’éclairer, si la nécessité devait s’en présenter, la conscience du successeur au trône, appelé à la plus sainte comme à la plus utile des fonctions, à celle de seconder par tous les moyens en son pouvoir les intentions du Roi, son auguste Père, d’épargner par là à sa patrie des chances de malheur placées hors de[Bl. 74r] tout calcul humain, de préparer ainsi, par le fait même de la soumission, un avenir plus prospère au Roi régnant, à Lui-même en sa qualité d’héritier présomptif du trône, et aux peuples, au milieu desquels il se trouve placé aujourd’hui comme le premier sujet du Roi son père.

Les moyens pour arriver au but que le Roi et les monarques, ses alliés, regardent comme pouvant être seul conforme à leurs vœux les plus chers étant du ressort de son Altesse Royale, ce sera à vous à les seconder franchement, mais ce n’est pas aux agens des Puissances à les dicter. Le premier et le plus sûr de ces moyens devra être la plus grande publicité à donner à la lettre du Roi à son fils 9 et à la teneur des instructions que les trois[Bl. 74v] Cours transmettent aujourd’hui à leurs représentans à Naples . Ce sera toutefois au Prince qu’il devra appartenir de choisir le meilleur et le plus utile des modes de publicité, et la responsabilité de ce choix ne devra jamais peser sur vous.

Vous vouerez en conséquence les soins les plus scrupuleux à éviter que par aucune nuance de votre conduite personnelle vous puissiez être compromis ; vous vous concerterez sur toutes vos démarches avec Messieurs les Ministres et Chargés d’affaires des Cours alliées, et vous ferez valoir vis-à-vis d’eux la présente instruction réservée, en ne vous écartant jamais de ses dispositions précises.

Le parti que la malveillance a tiré des Conférences qui ont eu lieu le 6 décembre dernier 10 doit[Bl. 75r] suffire pour vous indiquer clairement l’un des écueils que vous aurez à éviter dans une circonstance bien autrement critique et décisive.

3o Il est tellement difficile de calculer toutes les chances des événemens dans des pays livrés au fléau de l’anarchie que je ne saurais m’empêcher de porter ma pensée sur celles qui pourraient menacer votre sureté personnelle. S’il devait s’en présenter une, vous vous retireriez avec les individus attachés à la mission à bord des vaisseaux alliés, stationnés dans la rade de Naples .

Je vous envoye ci-joint la copie d’une Lettre Confidentielle que le Roi adresse à Son auguste fils en même tems que celle jointe en copie à ma dépêche précédente. Cette lettre porte un caractère réservé ; vous verrez cependant que sa[Bl. 75v] publication est abandonnée au jugement de Son Altesse Royale . L’ensemble des directions que renferme la présente dépêche porte donc sur l’usage possible que vous pouvez être dans le cas de faire de cette pièce comme de la totalité des ouvertures et des décisions qui partent aujourd’hui de Laybach pour Naples .

Il serait superflu de vous prévenir que la présente dépêche n’étant que pour votre direction personnelle, elle ne devra, en aucun cas, être rendue publique.

Hand: Anonyme Hand

[Bl. 79r] F

Dépêche de M le Prince de Metternich au Sieur Menz,
Chargé d’affaires d’Autriche à Naples

Laibach le 31 Janvier 1821

In simili

M le Cte de Nesselrode

à M le Cte de Stackelberg

et à M le Comte de Bernstorff

à M de Ramdohr

Monsieur,

un objet digne de la plus vive sollicitude des Monarques dans l’état actuel des choses et dans la position où l’on peut se trouver à Naples, c’est la possibilité des risques auxquels pourrait être exposée la famille Royale. Aussi rien de ce qui peut se rattacher à une considération aussi vivement appréciée par Leurs Majestés, n’est-il resté étranger à leurs conseils.

La présence des escadres alliées dans la rade de Naples leur offre à cet égard un point de tranquillité et un objet de consolation. Les ordres précis, publiquement avoués des commandans de ces forces navales, réunis aux soins des agens diplomatiques des deux Puissances auxquelles elles appartiennent,11 présentent effectivement sur cet objet si digne de la sollicitude des Monarques des motifs de confiance auxquels Ils désirent pouvoir s’abandonner.

Vous êtes expressément chargé,[Bl. 79v] Monsieur, de vous entendre sur cet objet important tant avec les Ministres de Russie et de Prusse qu’avec Mr l’Envoyé d’Angleterre et Mr le Chargé d’affaires de France . Ce sera, en vous réunissant aux deux premiers, que vous vous en expliquerez confidentiellement avec S. A. R. Monseigneur le Duc de Calabre, et ce sera de même à Mr l’Envoyé d’Angleterre et à Mr le Chargé d’affaires de France à faire valoir vis-à-vis de Son Altesse Royale la teneur des instructions dont ils se trouvent munis.

Recevez, Monsieur, les assurances de ma très-parfaite considération.

Noten

1Am 2. Juli 1820 meuterte die Militärgarnison in Nola, 35 km von Neapel entfernt. Das Datum gilt als Beginn der Revolution im Königreich beider Sizilien. Vgl. Romani, The Neapolitan Revolution; Stites, The four Horsemen; Davis, Naples and Napoleon; Gin, Sanfedisti, Carbonari, Magistrati del Re; Späth, Revolution in Europa, S. 129–149.
2Schreiben liegt nicht ein; vgl. aber dazu Anlage 6, den vertraulichen Brief des Königs an seinen Sohn sowie Dokument Nr. 6, Anlage.
3Schreiben liegt nicht ein; vgl. aber dazu Anlage 6, den vertraulichen Brief des Königs an seinen Sohn sowie Dokument Nr. 6, Anlage.
4Am 2. Juli 1820 meuterte die Militärgarnison in Nola, 35 km von Neapel entfernt. Das Datum gilt als Beginn der Revolution im Königreich beider Sizilien. Am 6. Juli 1820 entschloss sich der neapolitanische Hof, die Verfassung von Cádiz anzunehmen. Vgl. Romani, The Neapolitan Revolution; Stites, The four Horsemen; Davis, Naples and Napoleon; Gin, Sanfedisti, Carbonari, Magistrati del Re; Späth, Revolution in Europa, S. 129–149.
5Anlage liegt nicht ein; vgl. Edition Troppau, Dokument Nr. 4, Anlage 3.
6Am 2. Juli 1820 meuterte die Militärgarnison in Nola, 35 km von Neapel entfernt. Das Datum gilt als Beginn der Revolution im Königreich beider Sizilien. Vgl. Romani, The Neapolitan Revolution; Stites, The four Horsemen; Davis, Naples and Napoleon; Gin, Sanfedisti, Carbonari, Magistrati del Re; Späth, Revolution in Europa, S. 129–149.
7Anlage liegt nicht ein.
8Am 2. Juli 1820 meuterte die Militärgarnison in Nola, 35 km von Neapel entfernt. Das Datum gilt als Beginn der Revolution im Königreich beider Sizilien. Am 6. Juli 1820 entschloss sich der neapolitanische Hof, die Verfassung von Cádiz anzunehmen. Vgl. Romani, The Neapolitan Revolution; Stites, The four Horsemen; Davis, Naples and Napoleon; Gin, Sanfedisti, Carbonari, Magistrati del Re; Späth, Revolution in Europa, S. 129–149.
9Anlage liegt nicht ein. Vgl. Dokument Nr 6, Anlage.
10Am 6. Dezember 1820 fand keine Konferenz in Troppau statt. Möglicherweise liegt eine Verwechslung mit der Sitzung vom 7. Dezember vor; vgl. Edition Troppau, Dokument Nr. 5.
11Großbritannien und Frankreich.
Zitierempfehlung Protokoll der 9. Sitzung des Kongresses von Laibach. In: Mächtekongresse 1818-1822, hrsg. von Karin Schneider unter Mitarbeit von Stephan Kurz, Wien: Österreichische Akademie der Wissenschaften, Institut für Neuzeit- und Zeitgeschichtsforschung 2018. URL: https://maechtekongresse.acdh.oeaw.ac.at/Laibach_Prot_9.html.
Verantwortlichkeiten
  • Transkription: Karin Schneider
  • Wissenschaftliche Edition: Karin Schneider
  • Technical Editor: Stephan Kurz
  • Korrekturen: Karin Schneider, Stephan Kurz
  • Beratung Kodierung: Daniel Schopper
  • Beratung Kodierung: Peter Andorfer

Vergleiche auch die Projektbeschreibung in der Einleitung sowie die Dokumentation der Applikation unter „Über diese Webseite“.

Lizenz https://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0/legalcode.de